ZOOM SUR LA PATHOLOGIE
Canal Carpien : définition
Le canal carpien est une zone anatomique au niveau du poignet, située entre les os du carpe en arrière et un épais ligament en avant, le ligament annulaire antérieur (ou rétinaculum des fléchisseurs). Le nerf médian passe dans ce canal inextensible, accompagné par les 9 tendons fléchisseurs des doigts. Ce nerf est un nerf sensitivo-moteur contrôlant la sensibilité des 3 premiers doigts. Il contrôle également la motricité des doigts permettant le mouvement de la pince pouce-index.
Le Syndrome du Canal Carpien
En cas de syndrome du canal carpien, le nerf médian est étranglé et comprimé par le ligament annulaire antérieur. Cela provoque des fourmillements, voir des douleurs au niveau des trois ou quatre premiers doigts. Ceci peut être mis en avant par les tests de provocation (Phalen,Tinel). Ces symptômes apparaissent le plus souvent la nuit et le matin et s’atténuent progressivement au fil de la journée. Parfois une atteinte au niveau de la motricité est remarquée.
L’électromyogramme permet d’évaluer le fonctionnement des nerfs et des muscles par l’application d’un faible courant électrique. Il précise l’importance de l’atteinte nerveuse, le site de la compression ainsi que la présence ou non d’une neuropathie associée comme dans le diabète. Les modifications mécaniques (séquelles de fracture), hormonales (grossesse, période péri-ménopausique, hypothyroïdie) ainsi que les activités intenses et répétitives sollicitant les tendons fléchisseurs (métiers de force, marteaux-piqueurs) favorisent l’apparition de la pathologie.
QUELS SONT LES TRAITEMENTS QUI SOULAGENT ?
Le plus souvent bénin, le syndrome du canal carpien peut s’aggraver. Aux prémices des symptômes, il est conseillé d’identifier et de corriger les mouvements et postures à risque et/ou de convenir d’une médication avec un professionnel de santé. Si ces solutions ne suffisent pas et afin d’éviter d’éventuelles séquelles, la pathologie nécessitera une intervention chirurgicale (> 20% des cas).
TRAITEMENT CONSERVATEUR
Mouvements et postures à risque
Des mouvements et des postures lors d’activités personnelles ou professionnelles peuvent être à risque, notamment si elles sont répétées de façon intense et prolongée. Des facteurs aggravants peuvent également entrer en compte : vibrations, environnement froid (<10°C). Par exemple :
- Mouvement répétitif avec force dans la main (pince, sécateur…)
- Force statique prolongée
- Mouvement répétitif de torsion du poignet (tournevis)
- Utilisation répétée ou en force de la pince pouce-index (tricot)
Afin d’éviter ces mouvements et postures à risque, limiter les efforts trop importants ou répétitifs de la main et du poignet ou positionner la main dans le prolongement du bras.
Traitement médical et orthopédique
Parfois, la correction des mouvements et des postures à risque ne suffit pas. Un professionnel de santé peut alors proposer un traitement médicamenteux. Celui-ci peut être compléter après sollicitation de spécialistes (rhumatologues, neurologues, kinésithérapeutes, ostéopathes) par :
- L’utilisation du froid en phase aiguë pour ralentir la conduction nerveuse
- le port nocturne et/ou diurne d’une attelle de poignet spécifique pour le canal carpien
- l’injection de cortisone dans le canal carpien (ou infiltrations)
- l’utilisation du Laser Haute Puissance à la suite d’une séance de kinésithérapie
Comment mettre en place une attelle pour canal carpien ?
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Intervention chirurgicale
En cas d’aggravement des symptômes et si les autres traitements n’ont pas fonctionné, l’intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire.
Avant l’opération, des examens complémentaires peuvent être effectués, tels que l’électromyogramme (EMG) qui précise l’importance de l’atteinte nerveuse et détecte une potentielle compression d’un autre nerf simultanément ou de manière plus proximale. D’autres examens peuvent être réalisés :
- une radiographie : recherche de pathologies associées, ou anomalie osseuse
- une échographie : évaluation de l’augmentation de la surface du nerf
L’intervention chirurgicale est un acte est assez courant (20% des cas du syndrome du canal carpien) et est effectuée en ambulatoire. Elle consiste à décomprimer le nerf selon 2 méthodes qui diffèrent par la taille et la position de l’ouverture cutanée se situant soit dans la paume (technique classique à ciel ouvert) soit au poignet (technique endoscopique).
Rééducation
Il n’existe pas de rééducation stricte après l’intervention du canal carpien. Celle-ci sera faite à la reprise des activités quotidiennes, en évitant les gestes et postures ayant conduit à l’opération toutefois.
Une douleur peut être ressentie à la suite de l’intervention mais se corrigera d’elle-même avec le temps ou à la suite de séance chez le kinésithérapeute, qui utilisera le Laser Haute Puissance pour accélérer la bonne cicatrisation des tissus.
COMMENT ET QUAND REPRENDRE UNE ACTIVITE ?
Reprise d’activité
Après l’intervention, un arrêt de de travail peut être nécessaire en fonction de l’activité professionnelle entre 7 et 45 jours (voir chapitre suivant). Un aménagement du poste peut également être fait via l’intervention de la médecine du travail.
A noter que certaines entreprises dont les missions exposent le plus leurs salariés développent de plus en plus des systèmes de prévention.
Récidive
Il arrive que le syndrome du canal carpien réapparaisse ou touche votre autre main : consultez votre médecin traitant dès les premiers symptômes.
COMBIEN DE TEMPS DURE L’ARRÊT MALADIE ?
CONCLUSION
Ce qu’il faut retenir :
- le syndrome du canal carpien arrive le plus souvent suite à un changement d’état de santé (grossesse, ménopause) ou à des mouvement répétés (métiers)
- en cas de fourmillements dans les doigts et perte de force au niveau de la main/poignet, consulter un professionnel de santé
- certains gestes et postures favorisent l’apparition de la pathologie
- l’intervention chirurgicale n’intervient que dans >20% des cas
La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.
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Auteur : EnovisTM France, juillet 2023
Sources / Illustrations :
Bernard BONTHOUX – Ostéopathe DO, MKDE, Consultant Chattanooga/DJO pour Laser Haute Puissance.