LE LUMBAGO OU LOMBALGIE AIGUË

Qu’est-ce que la lombalgie aiguë ?

Une lombalgie aigue désigne les douleurs de la région lombaire n’irradiant pas au-delà du pli fessier. C’est une affection très courante et généralement sans gravité. Elle peut survenir à tout âge, avec une prédominance à l’adolescence et vers l’âge de 45-50 ans. Selon une étude de l’Inserm plus de la moitié de la population française de 30 à 64 ans a souffert de lombalgie au moins un jour dans les 12 derniers mois. La prévalence de lombalgie plus de 30 jours dans les 12 derniers mois est de 17%.

Les femmes sont un peu plus touchées que les hommes.

Pourquoi une lombalgie ?

Dans la majorité des cas (près de 9 fois sur 10), une lombalgie est bénigne.

Les causes possibles sont nombreuses. Théoriquement toute lésion des éléments constitutifs de la colonne vertébrale (unité fonctionnelle vertébrale) peuvent être responsable de douleurs lombaires que l’origine soit discale, articulaire postérieure, ligamentaire, musculaire, osseuse… Cependant l’atteinte du disque situé entre les vertèbres semble le dénominateur commun et le primum movens de la plus grande part de la pathologie mécanique lombaire. Un certain nombre de facteurs favorisent la lombalgie : une anomalie structurelle (spondylolisthésis), anomalie transitionnelle lombo-sacrée, maladie de Scheuermannscoliose), posturale (inégalité de longueur des membres inférieurs), lordose ou cyphose exagérée ou par des contraintes excessives (professionnelles ou sportives) responsables de lésions dégénératives précoces

Les symptômes de la lombalgie aiguë

La lombalgie correspond à des douleurs lombaires dans la partie basse du dos.

Dans le langage courant, on parle, selon le cas, de mal de dos, de tour de rein, ou de lumbago. Elle est dite aiguë si sa durée varie de quelques jours à quatre semaines.

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Quels sont les signes ?

Bien souvent la douleur survient brutalement lors d’un effort : mouvement penché en avant, faux mouvement , port de charges. La douleur est située en bas du dos souvent en barre parfois unilatérale Il existe une majoration des douleurs lors des mouvements et des efforts et une diminution des douleurs lors du ménagement ou du repos ; Parfois la douleur s’accompagne d’irradiations vers la cuisse ou la jambe évoquant une sciatique

La durée des symptômes est variable, souvent quelques jours (lombalgie aiguë), parfois plusieurs années (lombalgie chronique).

Quels examens ?

Au départ les examens complémentaires ne sont pas nécessaires. Si la douleur persiste plus de 4 semaines, si la douleur n’est pas maitrisée, ou si un signe neurologique apparait (déficit moteur , trouble de la sensibilité , trouble urinaire ) le médecin guidé par son examen clinique pourra prescrira un bilan complémentaire une radiographie , un scanner une IRM ou un bilan sanguin.

Evaluation par le médecin

L’évaluation initiale par l’interrogatoire et l’examen clinique du patient visent à identifier les lombalgies et lombosciatiques dites symptomatiques

  • suite à une fracture une notion de traumatisme, une prise de corticoïdes, un âge supérieur à 70 ans .
  • en faveur d’une néoplasie un âge supérieur à 50 ans, une perte de poids inexpliquée, un antécédent tumoral ou un échec du traitement symptomatique.
  • en faveur d’une infection : une fièvre, une douleur à recrudescence nocturne, des contextes d’immunosuppression, d’infection urinaire, de prise de drogue IV, de prise prolongée de corticoïdes. La numération formule sanguine, la vitesse de sédimentation, le dosage de C Reactive Protein (CRP) sont des examens qui doivent être réalisés dans ce cadre pathologique.

Quel traitement ?

Tant pour la lombalgie aiguë que pour la lombosciatique, il n’a pas été identifié dans la littérature d’arguments en faveur de l’effet bénéfique de la prescription systématique d’un repos au lit plus ou moins prolongé. La poursuite des activités ordinaires compatibles avec la douleur semble souhaitable. Liée à l’activité professionnelle, elle peut se faire en concertation avec le médecin du travail. La prise en charge a évolué. De plus en plus, la reprise d’une activité physique est préconisée.. L’intérêt des différents types de traitement est difficile à évaluer de manière scientifique, les études comparatives étant complexes.

Certaines préconisations sont logiques

Le repos strict au lit est déconseillé, sauf brièvement en cas de douleurs intenses.

En cas de douleurs, les antalgiques de niveau 1 sont indiqués ainsi que la chaleur locale.

Avec une douleur forte on peut y adjoindre anti-inflammatoires, les relaxants musculaires les antalgiques de niveau 2(prescription médicale).

Le port d’un corset ou d’une contention lombaire est souvent utile elle a pour but de soulager la douleur ceci s’inscrivant dans une logique de reprise d’activité.

Les manipulations vertébrales, l’acupuncture peuvent être utiles entre des mains expérimentées.

Une rééducation avec renforcement de l’activité physique, éducation thérapeutique sur le schéma ergonomique, les règles de verrouillage lombaire, les étirements, le renforcement musculaire de la ceinture lombo-pelvienne, peuvent avoir une certaine efficacité dans les lombalgies chroniques, éventuellement aidé par des séances de massage.

Il faut modérer les efforts sollicitant le dos, et revoir le schéma ergonomique.

Lombalgie : quels sont les facteurs de risque ?

Ils sont nombreux et les connaitre facilite sans doute la prévention:

  • Le manque d’entraînement physique et son opposé le surmenage sportif
  • L’embonpoint, le surpoids et dans ce cadre la mesure de l’indice de masse corporelle est utile
  • Le travail en position assise ou en position debout prolongé, le port de lourdes charges.
  • Les gestes sportifs mal exécutés ou qui présentent un défaut technique. Celui-ci peut devenir délétère a plus ou moins longue échéance
  • Les personnes qui doivent souvent se pencher en avant ou effectuer des torsions latérales du torse
  • Une mauvaise posture spontanée, dans le cadre professionnel ou sportif. Un chaussage inadapté pour la vie courante ou pour le sport
  • Le tabagisme présente des effets nocifs majeurs souvent par le biais de la fonction circulatoire
  • Le stress prolongé, car il augmente les tensions musculaires
  • Parmi les éléments d’évolution vers la chronicité les facteurs psychologiques et socio-professionnels sont retrouvés de façon fréquente.

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Auteurs: Dr Bernard Montalvan, Rhumatologue Paris & Dr Jacques PARIER, Médecin Physique Paris  – Service Médical des joueurs FFT / DJO France – octobre 2017